- tendreté
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tendretén. f. Qualité d'une denrée tendre. Tendreté d'un gigot.⇒TENDRETÉ, subst. fém.[Corresp. à tendre2 A] Qualité de ce qui est tendre.A. — 1. [Le compl. désigne une matière, un objet] Qualité de ce qui se laisse facilement entamer, rayer. Synon. mollesse; anton. dureté, fermeté. [La] tendreté [d'une poterie] (...) vient souvent de la basse température à laquelle (...) elle a été cuite (Al. BRONGNIART, Arts céram., t. 1, 1844, p. 279). Cette province, très attachée au gothique, au granit, (...) dédaignait la tendreté du calcaire (LA VARENDE, Amours, 1944, p. 94).2. [Le compl. désigne une chose comestible] Qualité de ce qui se laisse facilement découper, broyer avec les dents. La maturité des fruits tendres s'annonce par des parfums qui flattent agréablement l'odorat. C'est une harmonie de plus (...). Les fruits bien mûrs en ont encore (...) avec nos dents par leur tendreté (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 127).— [Notamment à propos d'une viande] Cela a tout d'une entrecôte: l'aspect, le fondant, la « tendreté » (Le Monde, 25 sept. 1985, p. 20, col. 1). P. iron. Cette petite grue d'Alice. Elle me dégoûte! (...) Belle viande, mais tendreté n'est pas tendresse (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 231).B. — Rare. Qualité de ce qui est encore au début de son développement. Synon. tendresse (v. ce mot A 3 c). Je te parle, malgré la tendreté de ton âge, comme à un homme (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 151).REM. Tendreur, subst. fém., rare. Qualité de ce qui est tendre (v. tendre2 A 1 a). Synon. supra A 1. Taillant du silex patient dans les glaises et la tendreur des grès pulvérulents (R. GHIL, Œuvres compl., t. 2, Dire des sangs, 1938 [1898], p. 170). Les jouets courants sont d'une matière ingrate (...); la matière plastique (...) éteint le plaisir, la douceur, l'humanité du toucher. Un signe consternant, c'est la disparition progressive du bois, matière pourtant idéale par sa fermeté et sa tendreur (R. BARTHES, Mythologies, 1957, p. 64).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1339-48 tenreté « sensibilité à la compassion, l'amour » (Ysopet I, éd. J. Bastin, LI, v. 77, t. 2, p. 299); 2. 1549 tendreté de chair « qualité de ce qui est tendre en parlant de choses comestibles » (E. MAIGNAN, Hist. des plantes L. Fousch, chap. XXXII). Dér. de tendre2; suff. -eté, v. -(i)té.
tendreté [tɑ̃dʀəte] n. f.ÉTYM. V. 1354; tanreté, au XIIe; dér. de tendre; condamné par Vaugelas, de même que tendreur (courant en anc. franç.); recommandé au contraire par Furetière (1690) et enregistré par l'Académie au XVIIIe.❖♦ Caractère de ce qui est tendre. || Tendreté des tiges du blé (Bernardin de Saint-Pierre, in Littré), de la viande. — REM. Le mot reste rare, et on rencontre la variante archaïque tendreur, n. f.0 Un signe consternant, c'est la disparition progressive du bois, matière pourtant idéale par sa fermeté et sa tendreur, la chaleur naturelle de son contact; le bois ôte, de toute forme qu'il soutient, la blessure des angles trop vifs, le froid chimique du métal.R. Barthes, Mythologies, 1957, p. 60.❖CONTR. Dureté.
Encyclopédie Universelle. 2012.